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May 8, 2024
French

Sergeant Meynier tells the meeting of the Tutsi in Bisesero to Colonel Rosier who does not react

Number: 30076
Date: 28 juin 1994
Author: Savriacouty, Claude
Title: Entretien du sergent Meynier et du colonel Rosier à Kibuye
Source: ECPAD
Citation: 50:43 [Le sergent chef Eric Meynier aux cheveux blonds et le sergent Faustino Heredia aux cheveux noirs] Une voix : Ils sont repartis faire une 3e rotation... SGC Meynier : Voilà, une 3e rotation... Une voix : Je pense que là... [Un Rwandais accompagné de deux autres passe, un seau rouge à la main et tenant en laisse un chevreau noir. Les militaires regardent dans leur direction.] [Des voix inaudibles] Une voix : Elle était... Une voix [Rosier ?] : L’autre jour quand je suis venu euh, ... on tire... Une voix : Non, non mais là dessus... Eric Meynier : Mais en fait c’est plus un concours de circonstances... Une voix [Rosier ?] : Elle était terrorisée. SGC Meynier : Le premier coup qu’on l’a vu là... bon on sentait qu’elles avaient pas l’air très normales. Il y avait le préfet... [Meynier fait allusion à la première rencontre avec les sœurs, le 24 juin.] La voix de Rosier : hum, hum. Ouais [On voit Rosier et de dos le sergent-chef (SGC) Eric Meynier du CPA 10 qui lui parlait. Un soldat au béret rouge porte un poste de radio à l’épaule. A droite le sergent Faustino Heredia du CPA 10. Il porte de grosses lunettes de soleil pendues sur sa poitrine. Il est témoin de la conversation. Au second plan, un rideau d’arbustes laisse deviner le lac derrière. Au fond une colline ondulante.] Meynier : Et puis elle m’a coincé dans un coin, j’étais dehors, dans un coin du jardin... Alors là... 51:18 Rosier : ouais ouais, c’est sorti, oui. Elles sont traumatisées. C’est... c’est terrible hein. [Silence] 51:24 Rosier : Elle m’a dit qu’en... parce que, parce que, elle, c’est une ancienne, en 59, bon cette dame, et... jamais il y a eu un truc comme maintenant. [Rosier lève le doigt] 51:27 Meynier à Rosier : Il faut voir hier on était dans je ne sais plus quel patelin-là. Il y avait, il y a eu des battues toute la journée dans les collines avec des maisons qui flambaient de partout. Rosier : Hum, hum. SGC Meynier : Les mecs qui se trimballaient avec des morceaux de chair arrachée, enfin bon. Rosier : ouais, ouais. [Il détourne la tête] SGC Meynier : C’est... [Silence] SGC Meynier : Terrible quoi. Et puis le problème c’est que je ne sais pas comment ils font pour se soigner, ils sont pleins de pus, purulents de partout, enfin... Rosier : Hé ouais. 51:54 SGC Meynier : On a évité un lynchage, parce que... le guide qui nous accompagnait, manifestement, c’était un..., [Une voix d’un poste de radio : Alors rectificatif de huit, huit] SGC Meynier : c’était un des gars qui, comment dirais-je, qui guidaient les milices dans les jours qui ont précédé, quoi. Rosier : Oui. [Il s’essuie et étire sa veste] SGC Meynier : Alors quand, quand on est tombé sur la bande de Tutsi qui fuyaient dans les collines, quand ils l’ont reconnu, ouf mauvais... il a fallu lever le son, le ton, parce que j’ai cru qu’ils allaient le lapider, hein.

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