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En octobre 1990, la guérilla rwandaise arrivait aux portes de
Kigali. Paris et Bruxelles dépêchaient des corps expéditionnaires sous
le prétexte de protéger leurs ressortissants. Les militaires français
sont restés, encadrant l'armée démoralisée du général-président
Juvénal Habyarimana, prolongeant un régime moribond. Le pays compte
quelque 2 millions de réfugiés sur une population de 7,5 millions
d'habitants. Un massacre - entre Tutsis et Hutus selon la version
officielle - a fait 60 morts lundi et mardi dans le Sud-Est, où les
militaires ont assassiné une missionnaire italienne. Dans la capitale,
le pouvoir multiplie les arrestations de journalistes, d'hommes
politiques qui ont cru en un multipartisme soudain et purement de
façade et se sont exprimés au grand jour. Dans la brousse, le Front
patriotique rwandais, qui contrôle une partie du territoire, poursuit
le combat les armes à la main afin d'obliger le chef de
l'Etat à négocier le virage démocratique. L'envoyé spécial
de « l'Humanité » en revient.