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Le génocide perpétré d'avril à juillet 1994 au Rwanda est le dernier génocide du vingtième siècle. Il est aussi le plus « efficace », puisqu'en moins de cent jours, autour d'un million d'hommes et de femmes ont été exterminés pour la seule raison qu'ils étaient Tutsi, soit 75 à 80% de l'ensemble des Tutsi vivant alors dans le pays. Des milliers de Hutu, parce qu'ils se sont opposés aux tueries ou parce qu'ils incarnaient un projet politique alternatif à celui des extrémistes, ont subi le même sort. Les chiffres donnent une idée de la radicalité des massacres. Entre le 12 et le 25 avril, on estime qu'au moins 25 000 personnes mourraient quotidiennement sous les armes des miliciens, des militaires et de la population civile, avec l'appui des autorités administratives. Du 15 au 17 avril, dans la seule église de Nyarubuye non loin de la frontière tanzanienne, on a compté 7 à 10 000 victimes. Ce massacre, qui plus est dans un lieu sacré et commis en majorité par des chrétiens sur d'autres chrétiens, témoigne de
l'ampleur de la transgression que constitue le génocide.