Titre
À Kibumba le choléra fauche, l'épidémie n'a pas reculé. À bout de forces, les auxiliaires locaux qui aident les organisations humanitaires cèdent au découragement devant le nombre de victimes
Résumé
- Edouard Balladur a prévenu aujourd'hui la communauté internationale que les troupes françaises ne resteraient pas au Rwanda au-delà du 22 août. À la veille de sa visite au Zaïre et au Rwanda, le Premier ministre a jugé que les pays membres des Nations unies devraient pouvoir trouver 2 000 hommes d'ici ce 22 août.
- Hier soir [29 juillet] Bill Clinton a annoncé que les États-Unis enverraient 200 soldats à Kigali dès cette fin de semaine. Mais la force multinationale de l'ONU a bien du mal à se constituer.
- Pendant ce temps les réfugiés continuent à mourir par milliers : plus de 1 200 par jour dans la seule ville de Goma.
- Goma-Katale, 60 kilomètres de goudron vers le Nord. Chaque jour plusieurs dizaines de milliers de nouveaux venus empruntent cette route et échouent dans des camps de fortune. Une humanitaire : "L'armée zaïroise les repousse tous vers le Nord, les fait remonter sur Kuvumba et Katale".
- À Kibumba le choléra fauche, l'épidémie n'a pas reculé. Et à bout de forces, les auxiliaires locaux qui aident les organisations humanitaires cèdent au découragement devant le nombre de victimes.
- L'arrivée par la route de plusieurs tonnes de vivres gonfle aussi la masse de réfugiés déboussolés, foudroyés par la maladie mais aussi la peur. Xavier Emmanuelli, "Médecins sans frontières, France" : "Tous ces immenses rassemblements de population sont travaillés par les rumeurs, dit 'n'allez pas là-bas parce qu'il y a la maladie, parce qu'on va vous régler votre compte'".
- 60 kilomètres au nord, la mort étend toujours son empire. Il n'est de salut que dans le retour au pays pour ces réfugiés rwandais. Encore faut-il avoir assez de forces pour échapper à cette malédiction.