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La France au cœur du génocide des Tutsi

Mise à jour : 21/04/2017

Le colonel Vincent, chef de la coopération militaire belge, incrimine les Hutu opposés aux accords d'Arusha, dont le colonel Nsabimana, pour l'attentat contre l'avion d'Habyarimana

Date : 6 mai 1994
Auteur : Artiges, Guy
Titre : Audition d'André Vincent, colonel CTM
Journal/Source : Auditorat militaire belge
Fonds : VdM
Commentaire : Le colonel Vincent est le chef de la coopération militaire belge et l'antenne locale du SGR, le service de renseignement militaire belge. C'est un tenant de la politique traditionnelle de soutien aux Hutu que les Belges ont mis au pouvoir à partir de novembre 1959. Il est étonnant qu'il ait été surpris par l'attentat. Il était en vacances en Tanzanie. Son allégation que l'attentat aurait été fomentée par le chef d'état-major Nsabimana est fausse. Celui-ci en a été victime. S'il était un dur, il n'était pas membre de l'Akazu et, selon Jean Birara, se serait opposé au massacre d'opposants projeté par Habyarimana. C'est Bagosora qui l'a fait monter dans l'avion pour remplacer le ministre de la Défense Augustin Bizimana, selon le rapport Mutsinzi. En revanche le reste de la déposition semble tout à fait exact. L'attentat était destiné « à couler les accords d'Arusha. Pour les extrémistes, ces accords signifiaient à moyen terme la prise de pouvoir par les Tutsis. » Il confirme, mais en les adoucissant, les propos tenus lors d'un dîner chez lui par les colonels Nsabimana et Kabiligi selon lesquels « Arusha ne se ferait pas. » Le major Aloys Mutabera commande le bataillon artillerie de campagne, entraîné par les Français. Il explique « qu'ils devaient appliquer la solution finale. »

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