Titre
Sur l'aéroport de Goma comme à l'hôpital de campagne de Cyangugu, quelques dizaines de victimes secourues pour quelques dizaines de milliers d'autres délaissées, faute de moyens suffisants
Soustitre
Le Premier ministre français à New York, accompagné d'Alain Juppé, lance un appel aux Nations unies.
Résumé
- Edouard Balladur à New York. Le Premier ministre français, accompagné d'Alain Juppé, lance un appel aux Nations unies. Afin de rompre l'isolement de la France au Rwanda, hier [10 juillet], le G7 à Naples avait loué les efforts de Paris. Edouard Balladur, lui, souhaite que les organisations humanitaires s'engagent et que les forces de l'ONU prennent le relais des soldats français. Edouard Balladur : "Il est aujourd'hui essentiel que l'effort de la France soit relayé par l'ensemble de la communauté internationale".
- Edouard Balladur n'exclut pas d'autre part que les Français restent sur place un peu au-delà de la date limite prévue le 31 juillet prochain.
- Sur place les forces françaises sauvent des vies. Et face à l'ampleur de la situation, la France paraît tout de même bien seule. Dans l'extrême ouest du pays, les soldats français ne peuvent pas grand-chose devant l'afflux de réfugiés qui refluent vers la ville de Kibuye.
- Le pays tout entier semble s'être mis en marche. De chaque colline, de chaque sentier sortent des familles entières, tous leurs biens sur leur tête. Beaucoup sont restés sur le bord de la route, trop vieux, trop jeunes ou trop malades.
- Tous ces ruisseaux se réunissent en fleuves puis en véritable marée humaine. Là où un marché, un village, un croisement tient lieu de confluent ou de barrage de retenue.
- Du haut de leur nid d'aigle de Mugunga, les soldats français assistent impuissants à ce déferlement.
- Il y a ceux qui se cachent encore par peur d'autres massacres et que les Français recueillent au petit matin dans les postes militaires avancés. Ceux-là auront la chance, dans leur grand malheur, d'être recueillis et même de recevoir des soins.
- Sur l'aéroport de Goma comme à l'hôpital de campagne de Cyangugu, quelques dizaines de victimes secourues pour quelques dizaines de milliers d'autres délaissées, faute de moyens suffisants, faute de Casques bleus surtout pour stopper cette hémorragie qui saigne à mort : la population rwandaise, depuis maintenant très exactement trois mois et quatre jours.