Résumé
- Rwanda : les réfugiés ne cessent d'affluer vers la zone humanitaire créée par les militaires français. Près de 500 000 personnes se trouvent concentrées autour de Gikongoro. La ville est donc confrontée à de graves problèmes, les vivres manquent et des responsables de l'opération Turquoise lancent un appel aux organisations humanitaires.
- L'arrivée hier [7 juillet] des troupes françaises dans le village de Kibeho, à la limite de la zone humanitaire. L'enjeu : évacuer 80 orphelins et le prêtre qui s'occupait d'eux vers cette zone. Un prêtre soupçonné par les Hutu d'être favorable aux Tutsi.
- Nous sommes dans la région de Gikongoro, en bordure donc de la zone humanitaire française. Région à la situation humanitaire catastrophique : sur plus d'un million de déplacés de la guerre civile, 500 000 sont déjà concentrés ici. Des centaines de milliers d'autres affluent, fuyant les combats et l'avancée du FPR.
- Des déplacés démunis de tout. Les besoins nutritionnels sont estimés à 500 tonnes de vivres par jour. Impossible à acheminer pour l'instant. Seule une centaine de tonnes sont arrivées en 10 jours. Situation pour l'instant d'autant plus catastrophique que peu d'organisations humanitaires sont présentes sur place. La plupart hésitant à travailler dans une zone proche des troupes de l'ancien gouvernement hutu.
- Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, a reçu ce matin des responsables des organisations humanitaires. Le cri d'alarme des militaires français sur place a été entendu : les ONG ont décidé de retourner au Rwanda.
Alain Michel, de l'ONG "Équilibre" : "L'urgence, c'est de transporter le maximum de nourriture, le maximum de produits d'hygiène, de les acheminer, de soutenir les gens moralement, de les soutenir matériellement. C'est une urgence qui est indescriptible tellement la situation est dramatique". Jean-Louis Machuron, de l'ONG "Pharmaciens sans frontières" : "C'est pas avec l'armée française, c'est pas auprès de l'armée française, c'est auprès des populations civiles déplacées et victimes de ce conflit. Il y a urgence et je crois qu'on va s'en rendre compte très vite si rien n'est fait. Entre 500 000 voire un million de personnes déplacées, il clair que ce sont des centaines de tonnes d'aide alimentaire qu'il faut emmener là-bas. Et si cette aide alimentaire n'arrive pas, très vite on va tomber dans un processus de famine, d'épidémies, etc.".