Commentaire
L'attaché de défense américain, le lieutenant-colonel Charles Vuckovic, était affecté à l'ambassade des États-Unis au Cameroun, mais il avait également la responsabilité du Rwanda, pays situé à des milliers de kilomètres. Par coïncidence, Vuckovic était arrivé au Rwanda le 5 avril 1994. Compte tenu de ses antécédents, ses comptes rendus se sont avérés utiles aux décideurs politiques de Washington et sa présence a contribué à l'évacuation des citoyens américains. Les informations transmises par le lieutenant-colonel Vuckovic, selon lesquelles « le quartier général de l'armée rwandaise rapporte que la garde présidentielle est hors de contrôle dans les rues de Kigali tandis que toutes les autres unités militaires restent dans leurs casernes », seront censurées dans l'après-midi du 7 avril. Le lieutenant-colonel Vuckovic n'a vu « aucun effort de la part d'autres unités militaires pour arrêter la garde présidentielle ». Son rapport, tout en identifiant à nouveau la garde présidentielle comme les principaux auteurs de la violence, recommande par ailleurs le contrôle, l'organisation et la discipline au sein de l'armée régulière.