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La France au cœur du génocide des Tutsi

Mise à jour : 21/04/2017

L'ambassadeur de France partage le point de vue de la Coalition pour la Défense de la République (CDR) qui juge que le président Habyarimana est « usé » et « a finalement tout raté »

Date : 11 mars 1993
Auteur : Martres, Georges
Titre : TD Kigali 11 mars 1993 - Position du CDR sur les accords de Dar es-Salaam
Journal/Source : Ambassade de France, Kigali
Fonds : MIP
Commentaire : Dans ce texte qui annonce la rupture de la Coalition pour la Défense de la République (CDR) avec Habyarimana, l'ambassadeur de France manifeste sa désapprobation des accords de paix, tant le récent accord de cessez-le-feu que celui sur le partage du pouvoir signé en janvier. Il soutient la CDR, qui représente à ses yeux le « nationalisme hutu » hérité de la révolution de 1959 et juge comme elle que le Président Habyarimana, « un chef d'État qui a finalement tout raté », est à remplacer. Il montre ainsi que les dirigeants Français, alliés aux extrémistes hutu, ont envisagé le remplacement du Président Habyarimana. Pierre Joxe, ministre de la Défense et Marcel Debarge, ministre de la Coopération, jugent aussi qu'Habyarimana est responsable de la déroute de son armée, qui a été sauvée fin février 1993, par l'intervention militaire française dont se flatte le colonel Tauzin. Cette analyse est dissonante par rapport au concert de témoignages de soutien à Habyarimana que les hommes politiques français feront entendre après sa mort. Le soutien de l'ambassadeur à la CDR, représentant du « nationalisme hutu », montre qu'il considère le Rwanda, à l'instar des militaires français, comme le pays hutu, donc que les Tutsi y sont des étrangers et des ennemis.

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