Fiche du document numéro 32403

Num
32403
Date
Mercredi 29 juin 1994
Amj
Taille
440048
Titre
Point de situation du 29/06/1994 à 18h00
Lieu cité
Mot-clé
Cote
GR 2000 Z 989_54
Source
DRM
Fonds d'archives
Commentaire
This situation report finally takes up the fax of Lieutenant-Colonel Duval relating the call for help from the Tutsi survivors whom he met on June 27, 1994 in Bisesero. The link is made with the daily attacks they suffer from soldiers, gendarmes and government militiamen.
Type
Document militaire
Langue
FR
Citation
POINT DE SITUATION DU -29/06/1994 À 18H00

RWANDA

Dertacritié nar dérision
du nse
N° 060574 du 05Fëv 2991

Au plan militaire et humanitaire

Militaire

A Kigali, les FAR résistent et ont réussi à repousser une offeffensive du FPR Sur le quartier de Nyamirambo, au sud de la capitale. Cet échec est peut être imputable au manque de combativité des troupes rebelles dont se plaint le FPR.

La ligne de front a peu évolué. Malgré la présence de détachements FAR à Masango, le FPR aurait réussi à infiltrer des éléments dans la brèche située au nord de cette localité, en direction de Kilinda dont l'hôpital bien équipé, peut en effet constituer un objectif intéressant pour lui et, éventuellement, une nouvelle base de départ vers l'ouest.

Par ailleurs, les FAR ont renforcé leur dispositif au nord avec 2 à 3 compagnies qui ont été envoyées de Gisenyi. Le FPR ne contrôle d'ailleurs pas complètement l'axe principal Goma - Kigali qui continue à être emprunté par des commerçants zaïrois.

Humanitaire

Dans la région de Bisesero, au sud de Kibuye, survivent quelques centaines de Tutsis (2000 !) dans un état de dénuement extrême. L'incident du 27 dans ce secteur a très probablement été provoqué par une des expéditions meurtrières que méneraient quotidiennement des militaires, gendarmes et miliciens gouvernementaux contre ces fugitifs.

L'avance du FPR rend particulièrement critique la situation des camps de réfugiés situés à proximité de la ligne de front. La population de Nyarusange, soumise à de forts bombardements, a du être évacuée sur Mwaka, d’autres lieux de regroupement sont menacés par le FPR :

- Giseke, au sud de Nyarusange ;

- Sanza, à l'ouest de Gitarama, où le manque de médicaments et de nourriture est
préoccupant.

Les Etats-Unis sollicitent l'évacuation urgente de religieuses de la communauté
Sainte-Marie installées dans la région de Kirwhura (19 dans la ville et 5 à Ruyenzi). Parmi elles, figurent plusieurs occidentales (2 belges et 1 américaine).

Il faut également noter que le FPR évacue des populations vers l’est (et non vers le sud) depuis la région de Nianza. La ville elle même a été pilonnée dans la nuit du 27 au 28.

Au plan diplomatique

Les organisations non-gouvemementales françaises ont à nouveau été autorisées par le FPR à exercer leurs activités dans sa zone.

Par ailleurs les chefs d'Etats des pays de la zone france, réunis à Libreville, ont rendu public une déclaration sur le Rwanda. Ce document apporte notamment un soutien à l'opération humanitaire française et presse les Etats africains d'accroître leur participation à la MINUAR.


De son côté, le président du FPR, M Alexis Kanyarengwe. devait se rendre
aujourd'hui en Tanzanie pour s'entretenir avec le président Mwinyi.

Enfin, s'agissant des participations étrangères à l'opération TURQUOISE et à la
MINUAR, les éléments suivants sont à retenir :

-la Mauritanie a décidé l'envoi de quatre médecins et six infirmiers au sein du
dispositif français ;

-l'Union de l'Europe occidentale a demandé aux pays de l'est de participer à
l'opération TURQUOISE. Dans l'immédiat. seule la Roumanie a indiqué son
intention de fournir une aide, mais dans un cadre onusien.

- la Guinée a l'intention de proposer le déploiement d'un contingent, fort d'environ 150 hommes, au sein de la MINUAR 2:

- le Ghana a confirmé sa volonté de participer, lui aussi, à la MINUAR 2 avec un
détachement de 500 militaires, sous réserve, toutefois, que leur transport et leur équipement soit à la charge de l'ONU ;

- la Suède s'achemine vers une éventuelle contribution de cinq policiers civils à la MINUAR 2.

Le Bénin, quant à lui, a affirmé officiellement son soutien à l'opération française, sans cependant proposer de participation militaire.



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