Résumé
Au Palais de justice de Paris, deux « procès historiques » ont lieu en parallèle en mai et juin 2022. Le premier est consacré au jugement de vingt accusés présumés avoir été impliqués dans les attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris. Le deuxième est celui d'un homme jugé pour sa participation présumée à de nombreux massacres perpétrés contre les Tutsi dans le ressort de la préfecture de Gikongoro, au Rwanda, qui était alors placée sous son autorité. Il est difficile de savoir ce que les victimes retireront de ces deux procès très différents par leurs enjeux et leurs circonstances, mais ce qui est certain, c'est ce que nous retirons nous – chercheuses, citoyennes – à les écouter. Nous comprenons mieux, exposées aux déclarations des hommes qui ont participé aux massacres comme aux dépositions de leurs victimes, qu'il n'est nul besoin d'une armée d'idéologues, de « radicalisés » ou de racistes sincèrement convaincus pour que la violence se déchaîne.