Résumé
Au nom du peuple rwandais, le président intérimaire Théodore Sindikubwabo remercie François Mitterrand pour le soutien moral, diplomatique et matériel qu'il lui a assuré depuis 1990 jusqu'à ce jour. Il assure qu'il a consacré ses efforts « à pacifier le pays » et prétend que « les massacres interethniques » ont cessé, « du moins dans la partie que nous contrôlons ».
Commentaire
Après la prise de l'aéroport de Kigali et du camp militaire de Kanombe le 21 mai 1994 par le FPR, le président intérimaire Théodore Sindikubwabo écrit à François Mitterrand. Cette lettre est envoyée par l'attaché de défense rwandais à Paris au général Quesnot. Celui-ci la transmet au président Mitterrand accompagnée d'une note le 24 mai. Au nom du peuple rwandais, Sindikubwabo remercie Mitterrand « pour le soutien moral, diplomatique et matériel que Vous lui avez assuré depuis 1990 jusqu'à ce jour ». Il assure qu'il a consacré ses efforts « à pacifier le pays », alors qu'il a déclenché les massacres de Tutsi dans la préfecture de Butare par son discours du 19 avril. La veille à Gikongoro, il a rappelé à l'ordre les autorités et ordonné le massacre des Tutsi. Celui-ci sera exécuté le 21 avril à l'école de Murambi et dans les paroisses de Kaduha et de Cyanika. Le 16 mai, il est allé à Kibuye féliciter le préfet Clément Kayishema pour la sécurité qui y règne, alors que ce dernier est l'organisateur des massacres. Il prétend que « les massacres interethniques » ont cessé, « du moins dans la partie que nous contrôlons » et en revanche, il accuse le FPR de poursuivre « des massacres massifs ». Il prie François Mitterrand de « nous fournir encore une fois Votre appui tant matériel que diplomatique ». L'opération Turquoise, présentée comme humanitaire, répondra à cette demande d'aide urgente sans laquelle, selon Sindikubwabo, « nos agresseurs risquent de réaliser leurs plans et qui Vous sont connus ».