Titre
À Goma l'immensité des moyens que les Américains mettent en place ne trouvent pas de camions pour être acheminés. Les Français, eux, n'étaient pas programmés à l'origine pour les tâches humanitaires
Résumé
- Des hésitations américaines sur l'attitude à tenir au Rwanda. Le Pentagone avait annoncé la nuit dernière l'envoi de 4 000 militaires. Et puis ce chiffre a été démenti. Les Américains semblent vouloir se baser à Kigali, sans être pour autant certains que leur présence y soit entièrement efficace.
- À Goma, l'immensité des moyens que les Américains mettent en place ne trouvent pas de camions ou de véhicules pour être acheminés. "Nous attendons les camions de l'ONU", dit le major Hanson de l'armée américaine. "Sans eux nous ne pouvons rien faire, nous ne pouvons pas bouger".
- Les Français, eux, n'étaient pas programmés à l'origine pour les tâches humanitaires. Le rôle de fossoyeur leur est donc dévolu. Endiguer l'épidémie de choléra, c'est déjà pas si mal.
- Seule lueur d'espoir : l'hôpital de campagne israélien. 90 médecins militaires, remarquablement bien organisés, travaillent sans discontinuer et sauvent des vies humaines. Mais c'est une goutte d'eau dans cet océan de misère.
- Alors on parle beaucoup du retour des réfugiés au Rwanda. On veut y croire. Mais un rapide coup d'œil sur la ville rwandaise de Gisenyi prouve qu'il n'est encore qu'un vœu pieux.
- La communauté internationale et les organisations humanitaires ont fait le pari que les réfugiés rwandais allaient rentrer rapidement chez eux. C'est la raison pour laquelle le gros de l'aide humanitaire américaine est en train de s'établir à Kigali, au Rwanda. Seulement voilà : par manque d'informations, par manque de forces aussi souvent, la plupart des réfugiés restent ici, à Goma, au Zaïre, où ils continuent de mourir. Et l'aide humanitaire s'établit ailleurs.
- Le Premier ministre français Edouard Balladur a annoncé ce matin qu'il se rendrait à Goma dans la journée de dimanche [31 juillet]. Monsieur Balladur veut, dit-il, "manifester la solidarité du gouvernement avec les militaires et rendre visite aux réfugiés".