Résumé
- Les 2 500 militaires de l'opération Turquoise arrivent peu à peu sur place. Ils sont basés au Zaïre à Goma et à Bukavu et procèdent à des reconnaissances en territoire rwandais. Selon l'état-major, ils auraient découvert des charniers hier [24 juin] mais ils n'ont pas identifié l'origine ethnique des victimes et des auteurs des massacres. Au cours de leurs premiers contacts avec les réfugiés tutsi, les soldats français ont été bien accueillis par les populations rwandaises.
- Les patrouilles de reconnaissance et de surveillance ont repris ce matin à l'est du lac Kivu. Des petits groupes de parachutistes, cinq ou six généralement, circulent sur les routes de montagnes à la recherche de poches où se cacheraient des réfugiés tutsi. Les officiers restent très discrets sur le nombre d'hommes déployés dans la région. Ces patrouilles visent à assurer la protection des Tutsi dans cette région sous contrôle de l'armée gouvernementale hutu.
- La population locale quant à elle, à majorité hutu, continue de réserver un accueil enthousiaste aux militaires. Les barrages, tenus par des milices, ont disparu.
- Les militaires français ont fait depuis leur arrivée jeudi [23 juin] quelques macabres découvertes : plusieurs fosses communes ont été repérées. L'état-major a néanmoins pris soin d'indiquer qu'il n'était pas en mesure de révéler le nombre de corps et l'appartenance ethnique des personnes massacrées.
- À Goma le dispositif français continue de se mettre en place. Les responsables devraient décider prochainement d'ouvrir un deuxième axe de pénétration au Rwanda : il concerne cette fois Gisenyi au nord où se sont regroupés des Hutu qui ont fui les zones passées sous contrôle de l'opposition armée.
- À Kigali la situation reste extrêmement tendue. Hier [24 juin] l'hôpital de la Croix-Rouge avait été bombardé. Ce matin encore, les rebelles du Front patriotique ont accentué leurs attaques. Il semble toutefois que le FPR se montre moins critique vis-à-vis de l'opération française.