Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

La France va fermer son ambassade à Kigali où les cadavres s'empilent dans les rues par centaines : massacres, exactions, exécutions sommaires, Hutu contre Tutsi

Fiche Numéro 29925

Numéro
29925
Auteur
Roger-Petit, Bruno
Auteur
Haumant, Stéphane
Auteur
Mousset, Benoît
Auteur
Boisserie, Philippe
Date
12 avril 1994
Amj
19940412
Heure
07:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 7 heures
Titre
La France va fermer son ambassade à Kigali où les cadavres s'empilent dans les rues par centaines : massacres, exactions, exécutions sommaires, Hutu contre Tutsi
Soustitre
Cette nuit, 205 personnes dont 94 orphelins rwandais sont arrivés à Roissy.
Taille
25880 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- Cette nuit à Roissy, 205 personnes dont 94 orphelins rwandais sont arrivés à Paris. La plupart de ces orphelins étaient en cours d'adoption par des familles françaises. Ils sont désormais loin de l'enfer rwandais.
- Ces orphelins n'étaient pas prioritaires pour l'évacuation. Mais des Français de Kigali, qui devaient être rapatriés cette nuit sur Roissy, ont choisi de laisser leurs places dans l'Airbus de l'armée de l'air. 94 enfants, dont certains sont en instance d'adoption, rapatriés à la demande des familles d'accueil.
- Ces derniers jours, des hommes en armes avaient forcé à deux reprises les portes de l'orphelinat de Masaka, à une quinzaine de kilomètres de la capitale rwandaise. Ils ont abattu neuf personnes, molesté Sœur Edith, volé l'argent. Les cinq religieuses françaises, les 30 employés rwandais et les 94 enfants ont été hébergés cette nuit dans un foyer d'accueil à Créteil. Mais l'évacuation a été décidée si vite qu'ils n'ont aucune idée de ce qui se passera pour eux dans les prochains jours.
- La France va fermer son ambassade à Kigali, capitale du Rwanda, où les cadavres s'empilent dans les rues par centaines : massacres, exactions, exécutions sommaires, Hutu contre Tutsi.
- Voici le visage qu'offrent les rues de Kigali : des cadavres et encore des cadavres tués par balles ou mutilés à coups de machettes. Victimes des combats mais aussi des règlements de compte tout simplement parce qu'ils ne font pas partie de la même ethnie. Dans une ville dévastée par les pillages, des camions jaunes ramassent des corps dans l'indifférence.
- Hier [11 avril] la plupart des Occidentaux ont pu fuir le pays par la route ou par le pont aérien mis en place par les militaires français et belges. Au total, 600 Français ont pu être évacués. Il n'en reste plus qu'un tout petit nombre, dont des religieux et quelques centaines de Belges.
- À l'ambassade, on brûle des documents comme dans toute situation urgente. Car les combats menacent de s'intensifier : des explosions d'obus et de mortiers, des tirs sporadiques ont retenti dans la ville. Les rebelles du Front patriotique rwandais, à majorité tutsi, sont maintenant aux portes de Kigali : 4 000 hommes prêts à lancer l'assaut sur la capitale.
- Philippe Boisserie : "Ce matin la situation est simple : à l'heure qu'il est, l'ambassadeur de France vient d'arriver à l'aéroport de Kigali avec tout le personnel de l'ambassade de France. C'est donc le départ des derniers Français, l'ambassade de France va fermer. Il n'y aura plus de représentants français au Rwanda. […] Un certain nombre de militaires ce matin plient tout le matériel qu'ils avaient apporté. Donc visiblement certains seraient sur le départ. Est-ce que tous partiront ? Pour l'instant la réponse n'est pas encore certaine. […] En général, le petit matin est l'objet d'intenses combats. Ce matin pour l'instant nous n'avons entendu aucun coup de canon, aucun coup de mortier. Donc a priori la situation semble assez calme. Il faut dire qu'il y a un brouillard très épais sur Kigali qui empêche peut-être un certain nombre d'opérations. Mais quoi qu'il en soit, la guerre n'est certainement pas terminée".