Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Rwanda-Paris prêt à arrêter les membres du gouvernement intérimaire rwandais [Avec une note d'Hubert Védrine]

Fiche Numéro 475

Numéro
475
Date
15 juillet 1994
Amj
19940715
Titre
Rwanda-Paris prêt à arrêter les membres du gouvernement intérimaire rwandais [Avec une note d'Hubert Védrine]
Taille
36201 octets
Nb. pages
1
Fonds d'archives
FM
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Résumé
Le 15 juillet 1994, le président rwandais par intérim Sindikubwabo arrive à Cyangugu, dans la zone Turquoise, bientôt rejoint par la plupart des ministres du GIR. Une réunion a lieu à l'hôtel Matignon pour décider de la conduite à tenir. L'annonce faite par le Quai d'Orsay que ces ministres responsables du génocide seraient internés suscite cette annotation de la main d'Hubert Védrine, alors secrétaire général de l'Élysée : « Lecture du Président. Ce n'est pas ce qui a été dit chez le Premier Ministre ».
Commentaire
Alors que les massacres au Rwanda ont été reconnus le 28 juin 1994 par René Degni-Ségui, rapporteur spécial de la Commission des Droits de l'homme des Nations Unies, la France, signataire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, se doit d'arrêter les coupables présumés. Un porte-parole du Quai d'Orsay déclare : « S'ils viennent à nous et que nous en sommes informés, nous les internerons ». Mais sur ce document provenant des archives de l'Élysée, Hubert Védrine note à propos des membres du Gouvernement intérimaire rwandais : « Lecture du Président. Ce n'est pas ce qui a été dit chez le Premier Ministre ». Bien loin d'arrêter les membres du Gouvernement intérimaire, les militaires français les aideront à passer au Zaïre. Ils relâcheront à la fin de Turquoise les rares assassins qu'ils avaient arrêtés. Donc, en violation de la convention de l'ONU contre le génocide, les militaires français, exécutant l'ordre de Paris, feront passer tous les criminels au Zaïre, leur permettant d'y reconstituer leurs forces pour prendre leur revanche. Ce qui provoquera une suite de guerres au Zaïre-RDC.