Résumé
Cet entretien a été réalisé le 18 mai 2021, quelques semaines après la remise du rapport de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (dite commission Duclert, du nom de son président) et avant la visite le 27 mai d'Emmanuel Macron au Rwanda. Membre de longue date de l'association Survie, par ailleurs directeur de recherches en physique, François Graner est l'auteur de deux ouvrages relatifs à l'action française au Rwanda avant, pendant et après le génocide des Tutsi, dont le dernier, co-écrit avec Raphaël Doridant, est paru en 2020 [Doridant Raphaël et Graner François (2020), L'État français et le génocide des Tutsis au Rwanda, Marseille, Agone]. À l'issue d'une procédure de plusieurs années, François Graner a également obtenu, en juin 2020 par une décision contentieuse du Conseil d'État, la levée d'une série de blocages l'empêchant d'accéder aux archives du président Mitterrand sur le Rwanda. Plutôt que de l'interroger, comme cela a été fait dans d'autres revues et d'autres contextes, sur la procédure qui lui a permis d'obtenir cette décision ou sur ses conclusions et celles de Survie quant au rôle de la France au Rwanda, nous avons souhaité revenir avec lui sur les sources mobilisées pour écrire cette histoire de la France au Rwanda. Cela a été aussi l'occasion de réfléchir aux différences et aux complémentarités entre recherche académique et recherche associative et, enfin, de commenter plus directement le périmètre du rapport Duclert.