Résumé
La littérature savante sur la relation entre les médias et les technologies de la communication et le comportement social est aussi vaste que fascinante, et aussi conséquente que vaste. Dans cet article, je me concentre sur un sous-ensemble de cette recherche, qui examine la relation entre l'information diffusée « d'en haut » et la violence politique, et qui utilise des estimations de l'exposition aux médias pour explorer cette relation. Je soutiens que, bien que ces méthodes aient un énorme potentiel pour aborder certaines des limites qui ont longtemps affligé la recherche sur les conflits, elles impliquent un écueil potentiel, c'est-à-dire la possibilité que la variable qu'elles mesurent, la disponibilité des médias, soit un indicateur inadéquat de la consommation des médias, qui est la variable réelle d'intérêt. Je soutiens en outre que les chercheurs ne peuvent souvent pas être sûrs que ce proxy est valide à moins qu'ils n'aient une compréhension qualitative approfondie des habitudes de consommation des médias de la population étudiée. J'illustre cette préoccupation en examinant les conclusions de Yanagizawa-Drott (2014), qui a estimé qu'environ dix pour cent de la violence qui a eu lieu au cours du génocide rwandais peut être attribuée à la diffusion de la soi-disant « radio de la haine », Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM).