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Mise à jour :
3 septembre 2023 Anglais

La présence des Américains à Kigali, Edouard Balladur la juge voyante et il ne cesse de répéter que les Français ont été les premiers à réagir au drame du Rwanda

Fiche Numéro 3565

Numéro
3565
Auteur
Bromberger, Dominique
Auteur
Torre, Isabelle
Auteur
Brunetti, Denis
Auteur
Mach, Jean-Étienne
Date
28 juillet 1994
Amj
19940728
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures [3:49]
Titre
La présence des Américains à Kigali, Edouard Balladur la juge voyante et il ne cesse de répéter que les Français ont été les premiers à réagir au drame du Rwanda
Soustitre
Le chef d'état-major de l'armée française, l'amiral Lanxade, a rendu visite aux troupes françaises.
Nom fichier
Taille
13541781 octets
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Edouard Balladur se rendra dimanche [31 juillet] auprès des troupes françaises de l'opération Turquoise sur la frontière entre le Zaïre et le Rwanda. Il l'a annoncé ce matin alors qu'il se trouvait au Sénégal, première étape d'une tournée africaine qui le mènera également en Côte d'Ivoire et au Gabon.
- Edouard Balladur est un peu contrarié : il a organisé il y a deux mois ce voyage dans le but de prendre ses marques en Afrique francophone et d'expliquer aux Africains qu'il ne rompt pas avec la politique traditionnelle de la France à l'égard de l'Afrique. Seulement voilà, les évènements survenus entre temps au Rwanda brouillent un peu son message et l'obligent à parler plus qu'il ne l'aurait souhaité de la présence de la France au Rwanda. Comme cet après-midi par exemple devant les forces françaises basées au Sénégal. Edouard Balladur : "Et voilà que tous les pays du monde découvrent, alors que nous étions sincères, l'exceptionnelle gravité de la situation et commencent à se mobiliser".
- Le Premier ministre aura trouvé en tout cas en la personne du Président du Sénégal, Abdou Diouf, un partenaire. Ensemble, il s'efforcent de convaincre d'autres chefs d'État africains de prendre la relève de la France au Rwanda.
- La présence des Américains à Kigali, Edouard Balladur la juge voyante et il ne cesse de répéter depuis le début de son voyage que les Français ont été les premiers à réagir au drame du Rwanda. Il n'est d'ailleurs pas exclu que le Premier ministre se rende dimanche [31 juillet] à l'intérieur de ce pays, plus exactement dans la zone humanitaire du sud-ouest, histoire de marquer un peu plus la présence française.
- À son tour la Grande-Bretagne se prépare à envoyer des troupes au Rwanda. Mais cela ne se fera pas avant une quinzaine de jours. Les Américains, eux, hésitent encore sur la quantité de soldats à expédier sur place.
- Le chef d'état-major de l'armée française, l'amiral Lanxade, a rendu visite aux troupes françaises. Tout d'abord à celles qui enterrent les dépouilles des victimes du choléra, à Goma, puis aux militaires qui tiennent la zone de sécurité humanitaire.
- Ils enterrent les cadavres par milliers, 4 000 par jour ici depuis dimanche [24 juillet]. Ils organisent le ramassage des morts du choléra. Ils creusent des fosses communes à la pelleteuse dans une odeur insoutenable sans en voir la fin. Telle est la tâche des soldats français de Goma, celle que le chef d'état-major des armées, l'amiral Lanxade, est venu honorer en premier. Jacques Lanxade : "Ce sont les Français qui font le sale boulot. C'est leur honneur. C'est l'honneur de l'armée française".
- L'amiral Lanxade est aussi allé au Rwanda survoler la Zone humanitaire sûre où quelque trois millions de personnes sont souvent dans des camps assez organisés. Après des réticences sur la présence militaire, les associations humanitaires, comme le CICR ou Caritas, commencent à y entrer.
- Le calme règne dans la zone selon l'amiral Lanxade. Mais la situation est loin d'être résolue avec de grosses insuffisances alimentaires.
- La France va bien décrocher du Rwanda. L'élite du commandement des opérations spéciales et les hélicoptères de l'ALAT auraient déjà engagés leur repli. Seule la base logistique et humanitaire de Goma pourrait se maintenir. Jacques Lanxade : "Nous ne partirons pas sans que d'autres aient pris notre place et il est vraisemblable qu'au Zaïre même, nous continuerons notre action au-delà du 21 août".
- Le Nouvel Observateur daté d'aujourd'hui a décidé de verser cinq francs par exemplaire vendu en kiosque à Médecins sans frontières.