Résumé
- Edouard Balladur a informé le gouvernement que les forces de l'ONU seront bien fin août sur le terrain avec un effectif de 2 000 hommes. Le déploiement de cette mission des Nations unies marquera le retrait des forces françaises de l'opération humanitaire Turquoise, qui devrait commencer à la fin du mois de juillet. En attendant la relève, les soldats français du PC de Goma à la frontière zaïro-rwandaise sont toujours débordés par le flot des réfugiés.
- Prévue pour les seuls militaires, l'antenne médicale de Goma -- comme toute la logistique de l'armée française -- répond de plus en plus aux besoins humanitaires sans précédent de cette région.
- Il a fallu d'abord aménager un aéroport, guère adapté aux 60 à 100 mouvements aériens qu'il connaît par jour, soit six fois plus que d'habitude. Les Français ont dû aussi installer des transmissions et un radar. Enfin, entre le balisage de la piste, le colmatage du tarmac et la construction d'un parking supplémentaire, l'armée de l'air travaille pour tout le monde.
- L'armée de terre n'est pas en reste à Goma. Les parachutistes font le service d'ordre sur la piste traversée entre deux avions par la foule des porteurs d'eau. Quant aux gendarmes des affaires civiles, ils ont mis leur citerne mobile au service de la population des camps qui meurt du manque d'eau.
- Rien de tout cela n'était prévu dans la résolution 929 de l'ONU qui stipulait seulement la protection de l'aide humanitaire par les Français. Mais celle-ci est complètement débordée par l'ampleur du drame rwandais. En attendant, la mission des militaires de Goma n'a pu que se transformer.
- Dans le Sud-Ouest du pays, les soldats français ont sauvé quelque 100 Tutsi menacés par la population hutu.
- Michel Roussin, le ministre de la Coopération, vient de décider une nouvelle aide de plus de huit millions de francs pour acheter des médicaments et des véhicules destinés à la distribution de vivres aux réfugiés.