Résumé
- François Léotard a répondu aux vives critiques récemment exprimées au sein de la majorité en particulier de la part de Valéry Giscard d'Estaing, qui avait déclaré que les soldats français étaient allés trop loin en évoquant l'opération Turquoise. Le ministre de la Défense a répliqué que le devoir civique de chacun, c'est de soutenir l'action des soldats français.
- Après la prise de la capitale, Kigali, et de Butare au sud, le Front patriotique rwandais contrôle les trois quarts du pays. L'homme fort de la rébellion tutsi est Paul Kagame qui a annoncé la formation d'un gouvernement de large coalition entre Tutsi et Hutu.
- C'est l'homme invisible du Front patriotique rwandais. On ne sait jamais d'où il vient, où il se trouve, ni d'où partent ses ordres. Il a 37 ans, une épouse et deux enfants. Son uniforme ne porte pas d'insigne distinctif mais chaque soldat du FPR sait qu'il est le chef. Le chef de guerre, et même sans doute le chef du mouvement. Rien ne se fait sans lui.
- Le général Paul Kagame est venu nous dire que la prise de Kigali constituait un tournant décisif dans la guerre. Et il appelle ce qu'il reste de l'ancien gouvernement à se rendre "pour abréger, dit-il, les souffrances des Rwandais".
- Quant aux opérations des troupes françaises, Paul Kagame dit ne pas comprendre pourquoi Paris est persuadé qu'on ne peut pas discuter et négocier avec le FPR. Général Paul Kagame : "C'est toujours le problème quand il y a intervention étrangère dans les affaires intérieures d'un pays. Parfois cela apporte une aide véritable, en partie. Cela créé aussi quelquefois des interférences, des engagements partisans. Dans notre cas particulier, la France est responsable d'avoir trop soutenu le gouvernement que nous combattons et qui a créé les problèmes auxquels nous devons faire face aujourd'hui. Et nous leur avons demandé, aux Français, de rester en dehors de nos affaires".
- Paul Kagame appellent les Rwandais à la réconciliation pour former dans les deux semaines un gouvernement d'unité nationale. Sans les criminels et les responsables du génocide qui seront jugés. Quant à ceux qui n'ont fait que leur devoir de soldat mais du mauvais côté, "on verra, dit-il, comment les réhabiliter".
- Au Rwanda deux journalistes français ont été blessés. Notre consœur de France 2, Isabelle Staes, qui était en train de réaliser un reportage, a reçu une balle. Elle a été opérée par les médecins du CICR et on espère son rapatriement le plus rapidement possible. Et puis nous pensons aussi ce soir à José Nicolas, photographe de l'agence Sipa, qui a été également blessé par balle en même temps qu'Isabelle Staes.