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Mise à jour :
5 août 2023 Anglais

Les troupes du Front patriotique rwandais se sont arrêtées à 10 kilomètres des positions françaises. Les Français ont ordre de les empêcher d'avancer vers la ville de Cyangugu

Fiche Numéro 3526

Numéro
3526
Auteur
Pernaut, Jean-Pierre
Auteur
Marque, Isabelle
Auteur
Hémart, Gilles
Auteur
Berrou, Loïck
Auteur
Monnet, Jean-François
Auteur
Marquez, Thierry
Date
6 juillet 1994
Amj
19940706
Heure
13:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 13 heures [5:45]
Titre
Les troupes du Front patriotique rwandais se sont arrêtées à 10 kilomètres des positions françaises. Les Français ont ordre de les empêcher d'avancer vers la ville de Cyangugu
Soustitre
Il y a 24 heures, ceux qu'on appelait les rebelles ont pris le contrôle de la capitale du Rwanda après des combats extrêmement violents.
Nom fichier
Taille
21080187 octets
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Toujours des critiques sur le changement de nature de l'opération Turquoise au Rwanda : elles émanent notamment de Valéry Giscard d'Estaing ou de Charles Millon, président du groupe UDF.
- Sur le terrain, les troupes du Front patriotique rwandais se sont arrêtées à 10 kilomètres des positions françaises. Les Français ont ordre de les empêcher d'avancer vers la ville de Cyangugu.
- À quelques kilomètres de Gikongoro, les fusiliers marins du commando Trépel creusent des postes de combat. Des abris enterrés pour se protéger d'éventuels bombardements. Pour les aider, le maire de la commune leur a envoyé ce matin des habitants volontaires. Ailleurs, se sont parfois des prisonniers de droit commun. Ici, insiste-t-on, la tranchée fait face au sud. Preuve que les Français ne s'inquiètent pas des seuls rebelles du nord mais de tout agresseur.
- C'est la neutralité affichée depuis le début de l'opération Turquoise. Une opération mieux acceptée aujourd'hui par le Front patriotique rwandais qui s'est arrêté à 10 kilomètres. Mais cela n'empêche pas la vigilance. Marin Gillier, capitaine de frégate : "Nous espérons bien qu'il n'y aura pas de combat et que le conflit va s'arrêter prochainement. Il n'empêche que la meilleure façon d'aider à stabiliser la situation est d'être prêt à toutes les éventualités".
- La tension a baissé aujourd'hui. Mais dans les camps qui abritent environ 50 000 personnes, pour la plupart des Hutu qui fuient l'avancée des rebelles, on ne croit guère à la paix avec le mouvement à majorité tutsi, l'ethnie victime de la plupart des massacres. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, quelle que soit leur origine, les réfugiés ont avant tout besoin de soins et d'une aide humanitaire élargie car ils sont complètement démunis.
- Il y a 24 heures, ceux qu'on appelait les rebelles ont pris le contrôle de la capitale du Rwanda, Kigali, après des combats extrêmement violents. Juste avant l'arrivée de ces forces du FPR, une autre équipe de TF1 avait suivi pendant ces combats le travail remarquable de la Croix-Rouge à Kigali.
- 27 juin 1994, 11 heures du matin : 41 blessés attendent dans un camion d'être évacués de l'hôpital de la Croix-Rouge. Un obus tombe à moins de 50 mètres du camion : ordre est donné au personnel de l'hôpital de se rendre aux abris. Philippe Gaillard, chef de la mission de la Croix-Rouge à Kigali : "La dernière bombe est tombée à 20 mètres de l'hôpital. Il y a dans le camion 41 blessés. On est incapable de décharger. Et je ne sais pas dans quel état sont ces blessés".
- Philippe Gaillard est le patron de la Croix-Rouge à Kigali. Le 9 avril, alors que tout le monde fuyait la ville, c'est lui qui a improvisé cet hôpital. Avec huit expatriés et une trentaine d'employés locaux, l'hôpital a reçu depuis bientôt trois mois jusqu'à 400 blessés par jour.
- Les blessés passeront la nuit dans le camion. Nouvelle tentative le 28 juin au matin. Finalement, le camion arrive à l'hôpital King Faisal, tenu lui aussi par la Croix-Rouge, mais en zone FPR à l'abri des bombes. 40 des 41 blessés ont survécu à ces 24 heures de calvaire.
- Dans le même temps dans le centre-ville, la tragédie se poursuit : un homme est arrivé en pleurs à l'hôpital, un enfant de neuf mois dans les bras. Suivent aussitôt deux brancards : sa femme et son autre fils sont grièvement blessés. Un obus de mortier est tombé sur leur maison. Le verdict du seul chirurgien de l'hôpital est sans appel : l'enfant ne survivra pas.
- Après six mois de mission, Philippe Gaillard a quitté Kigali ce mercredi [6 juillet], deux jours après la prise de la ville par le FPR. Il n'a pas fait le décompte des vies que la Croix-Rouge a pu sauver.
- Depuis l'arrivée du FPR dans Kigali les combats se sont arrêtés.