Soustitre
Les accusations sont sévères : le Président Habyarimana, ami personnel de François Mitterrand, a bénéficié d'un soutien jugé immodéré.
Résumé
- La commission des droits de l'Homme de l'ONU ouvre une enquête officielle sur les massacres du Rwanda. L'ONU estime à 500 000 le nombre des morts et son secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, lui-même parle d'échec et de scandale.
- À Kigali les combats continuent. L'hôpital de la Croix-Rouge internationale est le seul qui fonctionne encore après les bombardements du centre hospitalier. Mais elle il d'être visé deux fois de suite, comme si les belligérants voulaient faire fuir les derniers témoins.
- C'est dans ce contexte de combats très violents que l'envoyé spécial de Boutros Boutros-Ghali tente d'obtenir des deux parties une trêve et un aval pour le déploiement prévu des 5 500 Casques bleus au Rwanda.
- Ceux qu'on appelle depuis plusieurs semaines les rebelles au Rwanda, en fait l'opposition armée au gouvernement provisoire, s'en prennent maintenant à la France. La position de la France et la responsabilité de notre pays sont maintenant dénoncées aussi par beaucoup de diplomates.
- Les accusations sont sévères : le Président Habyarimana, ami personnel de François Mitterrand, a bénéficié d'un soutien jugé immodéré. Grâce notamment à l'aide française, les effectifs de l'armée gouvernementale sont passés de 6 000 à 40 000 hommes. En 1990, la France est intervenue militairement pour écraser une rébellion tutsi.
- La France est également accusée d'avoir favorisé la fuite de dignitaires responsables de massacres de Tutsi. La veuve du Président confirme avoir été emmenée immédiatement en France mais dément l'évacuation d'autres personnalités politiques.
- C'est à cause de cette politique jugée partisane de la France que le FPR a refusé aujourd'hui la présence de soldats français dans la force d'interposition de l'ONU. Le Quai d'Orsay dément ces accusations et affirme que son seul but est de favoriser une solution politique et d'arrêter les massacres au Rwanda.