Résumé
- Il y a au Rwanda des milliers et des milliers d'enfants qui n'ont plus de parents parce que leurs parents ont été massacrés dans des conditions atroces. Ces enfants sont vivants non pas parce qu'ils ont été épargnés mais parce que les miliciens, en tuant leurs familles, les avaient laissés pour morts. Et ces orphelins sont venus s'ajouter aux longues, très longues colonnes de réfugiés qui fuient l'horreur.
- La rivière Kagera qui marque la frontière entre Tanzanie et Rwanda n'a pas encore digéré toute l'horreur de ces dernières semaines. Ces 20 derniers jours 200 000 Rwandais ont préféré traverser ce pont [de Rusumo] plutôt que de finir comme eux, dans le torrent. Aujourd'hui le pont est vide. À ses extrémités, cohabitent l'armée tanzanienne et les rebelles rwandais qui tiennent désormais les deux-tiers du pays.
- Le pont est vide mais le flot des réfugiés n'est pas tari. Leur village à eux avait jusqu'ici été épargné par la guerre. Un bombardement hier les a finalement décidés à prendre la route. Leur destination finale, là voilà : à 20 kilomètres de la frontière, le plus grand camp de réfugiés du monde. Il y a seulement trois semaines, il n'y avait là qu'une réserve et quelques touristes pour safari-photo.
- Les organisations humanitaires ont été très rapides à réagir. L'ONU, à travers le Haut-Commissariat aux réfugiés, la Croix-Rouge et quelques ONG, dont Médecins sans frontières, semblent pour l'instant maîtriser la situation sanitaire.
- En revanche, le nombre de réfugiés pose bien des problèmes pour la distribution de la nourriture.
- 1 500 nouveaux arrivants par jour, c'est le chiffre officiel ici. Les nouvelles du Rwanda sont mauvaises et nul ne sait si ces réfugiés qui s'installent ici le font pour quelques semaines ou comme dans d'autres pays d'Afrique, pour des années.